Comment choisir sa trottinette électrique ?

trottinette électrique urbanglide
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Choisir une trottinette électrique, ce n’est pas simplement cocher quelques cases sur une fiche produit. C’est décider de la façon dont vous allez vous déplacer tous les jours : à quelle distance, sur quels types de routes, avec quel niveau de confort, de sécurité… et pour quel budget. Pour éviter l’achat impulsif qui finit au placard, l’idée est de partir de votre réalité quotidienne, puis seulement ensuite de regarder les caractéristiques techniques.

1. Commencer par votre usage réel

Avant de parler watts, volts et ampères-heures, il est utile de revenir à quelque chose de très simple : comment allez-vous vraiment utiliser votre trottinette ?

Imaginez une journée classique

Avant de parler watts, volts et ampères-heures, il est utile de revenir à quelque chose de très simple : comment allez-vous vraiment utiliser votre trottinette ?

Vous partez de chez vous à quelle heure ? Vous allez au travail, à l’université, déposer vos enfants, faire quelques détours pour des courses ? Vous enchaînez métro, trottoir et piste cyclable ? Vous traversez un centre-ville plat ou un environnement avec côtes, pavés, ralentisseurs et routes dégradées ?

Selon Selectra, les transports représentent 25 % des émissions totales, soit environ 2,3 tonnes de CO₂ par personne et par an, dont près des trois quarts sont liés à la voiture. Passer à une trottinette électrique pour les petits trajets du quotidien n’est donc pas qu’un choix pratique : c’est aussi un levier concret pour alléger votre bilan carbone.

La première variable, c’est la distance

Il ne s’agit pas seulement du kilométrage entre votre domicile et votre travail, mais de la distance totale parcourue dans la journée : aller, retour, détour du midi, rendez-vous ponctuels. Une personne qui fait 4 km par jour n’a pas les mêmes besoins qu’une autre qui en fait 20 ou 25. Dans un cas, une trottinette compacte avec une autonomie modérée peut suffire. Dans l’autre, il faut commencer à regarder des batteries plus sérieuses et des modèles conçus pour encaisser un usage intensif.

La seconde variable, c’est la nature des trajets

En plein centre-ville avec des pistes cyclables bien entretenues, vous pouvez privilégier un modèle assez léger, très maniable, pensé pour se faufiler et se plier rapidement. Dès que vous circulez sur des chaussées irrégulières, des pavés, des routes de banlieue fatiguées ou des voies en pente, vous aurez besoin de roues plus grandes, de pneus plus larges et, idéalement, d’une suspension efficace.


Si vous prévoyez parfois des escapades sur chemins ou sentiers, vous vous rapprochez plutôt de la catégorie des trottinettes “tout-terrain”, avec un châssis renforcé, une motorisation plus puissante et des pneus adaptés.

Troisième point souvent sous-estimé : allez-vous porter votre trottinette ?


C’est très différent de l’utiliser uniquement entre votre maison et votre bureau, en roulant d’un point A à un point B, ou de devoir la monter dans des escaliers, la charger dans un coffre, la porter dans un hall sans ascenseur. Un modèle de 12–13 kg reste relativement facile à vivre. Au-delà de 18–20 kg, on parle d’un engin qui ne se transporte plus “au pied levé” et qui doit, autant que possible, rester au sol.

Enfin, votre profil compte. Votre poids, votre taille, votre aisance sur ce type d’engin influencent le choix. Une grande personne appréciera un guidon suffisamment haut, une plateforme large et stable. Une personne plus lourde aura intérêt à se tourner vers un moteur un peu plus puissant et un châssis solide, capable de supporter la charge sans perdre en stabilité.

Si vous prenez le temps de clarifier ces quelques éléments, la suite devient beaucoup plus simple : au lieu de regarder des chiffres abstraits, vous les reliez à des besoins concrets.

 

trottinette electrique urbanglide
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2. Lire une fiche technique sans se faire piéger

Une fois l’usage posé viennent les “gros mots” de la fiche produit : autonomie, puissance, taille des roues, type de frein, indice d’étanchéité. Tout ne se vaut pas et, surtout, tout n’est pas prioritaire pour tout le monde.

Autonomie : viser juste, pas “le maximum”

Sur une trottinette, l’autonomie annoncée est presque toujours mesurée dans des conditions idéales : utilisateur léger, mode de conduite économique, terrain plat, température douce. Dans la réalité, vous obtiendrez souvent moins.

La bonne approche, ce n’est pas de prendre la trottinette qui annonce le plus de kilomètres possibles, mais de partir de votre trajet réel :

  • Si vous parcourez 10 à 15 km par jour, il est rassurant de viser un modèle annoncé à 20-30 km d’autonomie. Vous avez de la marge pour le froid, les détours, la batterie qui vieillit un peu.
  • Si vous dépassez régulièrement les 20 km quotidiens, il devient pertinent de viser une autonomie supérieure, mais toujours en gardant en tête que plus la batterie est grande, plus la trottinette est lourde et plus son impact de fabrication est élevé.

À l’inverse, choisir un modèle surdimensionné “au cas où”, alors que vous faites en réalité très peu de kilomètres, n’est pas forcément judicieux : vous payez plus cher, vous transportez du poids inutile et vous augmentez votre empreinte environnementale sans bénéfice concret.

Puissance moteur : de la fluidité plus que de la vitesse

La puissance moteur est exprimée en watts. Elle ne sert pas à dépasser les 25 km/h (vitesse maximale autorisée sur la voie publique) mais à maintenir cette vitesse de façon confortable : démarrage aux feux, faux plats, petites côtes, utilisateur plus ou moins lourd.

En usage urbain sur terrain plat, un moteur autour de 250–350 W peut suffire pour roulage quotidien. Dès que les trajets comportent des côtes, que vous pesez un peu plus lourd ou que vous souhaitez garder une bonne réserve de puissance, monter vers 500–600 W apporte un vrai confort. L’idée n’est pas de transformer la trottinette en engin de course, mais d’éviter la sensation de “ramer” dès que la route se complique.

Poids et pliage : ce que vous ressentirez tous les jours

Le poids de la trottinette ne se voit pas sur une photo, mais vous le sentirez à chaque marche, chaque escalier, chaque quai de gare. Un modèle léger se manipule facilement, se range sous un bureau, se porte sans trop réfléchir. Un modèle plus lourd peut rester très agréable à rouler, mais beaucoup moins pratique à transporter.

Le système de pliage compte tout autant. Un mécanisme simple, qui se verrouille bien en position pliée comme dépliée, facilite le quotidien : montée dans le train, entrée dans un ascenseur, rangement dans un coffre. Un système compliqué, ou peu fiable, finit par lasser.

Roues, pneus, suspension : confort = sécurité

Ces éléments sont décisifs pour votre confort, mais aussi pour votre sécurité. De petites roues sur un sol impeccable, cela peut convenir. Dès que la chaussée présente des défauts, elles transmettent toutes les vibrations.

  • Des roues de plus grand diamètre, associées à des pneus un peu plus larges, stabilisent la trottinette et filtrent mieux les aspérités. Vous ressentez moins les trous, les joints de dilatation, les pavés ou les graviers.
  • Les pneus pleins ont l’avantage de ne pas crever, mais ils sont plus fermes et transmettent davantage les chocs. Les pneus à chambre à air offrent généralement un meilleur confort, au prix d’un risque de crevaison qu’il faut accepter et anticiper.
  • La présence d’une suspension change nettement la donne sur certaines routes. Si votre trajet est ponctué de dos d’âne, de pavés ou de bitume dégradé, c’est un critère à considérer sérieusement.

Freinage : le poste à ne jamais sacrifier

On parle beaucoup de puissance et d’autonomie, mais à 25 km/h sur une piste cyclable mouillée, ce qui compte vraiment, c’est votre capacité à vous arrêter.

Un frein moteur électronique permet de ralentir en douceur, mais il ne suffit pas à lui seul. Les freins tambour demandent peu d’entretien et offrent un freinage correct. Les freins à disque fournissent une force de freinage plus importante et plus constante, notamment par temps de pluie.

Si vous circulez en ville, avec du trafic, des piétons, des véhicules qui tournent sans prévenir, investir dans une trottinette dotée d’un freinage sérieux est une décision très pragmatique.

trotinette électrique urban glide
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3. Mettre la sécurité au centre de votre choix

Une trottinette électrique reste un véhicule motorisé. Elle implique de respecter des règles et d’adopter quelques réflexes.

Le casque et les équipements de base

Le casque n’est pas un accessoire esthétique. C’est le premier élément qui vous protège en cas de chute. Même lorsque la loi ne l’impose pas systématiquement en ville, il reste fortement recommandé. Une glissade, un freinage tardif, un obstacle imprévu : à ces vitesses, la tête touche vite le sol.

Dans l’idéal, vous complétez le casque par des gants et, si vous roulez souvent ou sur des routes plus risquées, par des protections légères pour les genoux et les coudes. Ce n’est pas réservé aux débutants : c’est ce qui limite réellement les blessures en cas de chute.

L’éclairage et la visibilité sont tout aussi importants. Un bon phare avant, un feu arrière bien visible, des éléments réfléchissants sur la trottinette ou sur vos vêtements font une grande différence la nuit ou par temps couvert. Une partie de la sécurité dépend de votre capacité à voir… mais aussi d’être vu.

Respect de la route et des autres usagers

En France, une trottinette électrique est considérée comme un engin de déplacement personnel motorisé, avec des règles spécifiques. Vous roulez sur les pistes cyclables ou, lorsqu’il n’y en a pas, sur la chaussée selon les limitations en vigueur. Les trottoirs sont réservés aux piétons : vous pouvez y pousser votre trottinette à la main, mais pas y circuler dessus à 25 km/h.

La vitesse maximale autorisée est limitée à 25 km/h. Il est important de choisir un modèle conforme à cette règle, et de résister à la tentation du débridage, qui expose à des risques pour votre sécurité, pour les autres… et pour vos garanties et assurances.

Enfin, une trottinette est conçue pour une seule personne. Transporter un enfant sur le même deck ou entre vos bras sur le guidon augmente fortement le risque de perte de contrôle. C’est inconfortable pour tous, et dangereux.

Gérer la fatigue et les longues distances

Même si la loi ne fixe pas de limite quotidienne, la fatigue joue un rôle important. Rester concentré sur 5 km de trajet, à vitesse modérée, est à la portée de la plupart des usagers. Enchaîner 20 ou 30 km par jour demande plus d’attention, surtout lorsque vous roulez dans la circulation, avec des intersections, des piétons et des véhicules autour de vous.

Si vous optez pour de longs trajets, il peut être judicieux de réfléchir à un itinéraire mixte : une partie en trottinette, une autre en train ou en transport en commun, pour réduire la fatigue et garder un niveau de vigilance suffisant du début à la fin du parcours. Le confort de la trottinette (plateforme stable, position de conduite, amortissement) joue ici un rôle important.

4. L’écologie : penser durée de vie et sobriété

Une trottinette électrique peut être une solution plus responsable qu’une voiture pour de nombreux trajets urbains. Mais “électrique” ne signifie pas “sans impact”.

Fabrication, durée de vie, fin de vie

Une trottinette, ce sont des métaux, de l’électronique, une batterie lithium. Sa fabrication consomme des ressources et de l’énergie. Plus elle vit longtemps, plus cet impact se dilue dans le temps.

C’est pourquoi il est pertinent de privilégier un modèle réparable : pièces détachées disponibles, batterie remplaçable, réseau de réparation. Une marque qui organise ce suivi prolonge la durée de vie de ses produits, et donc réduit leur impact par kilomètre parcouru.

À l’inverse, une trottinette bas de gamme, difficile à réparer, rapidement remplacée, finit par peser plus lourd sur l’environnement, même si elle consomme peu au quotidien.

La gestion de la fin de vie compte également. Les batteries doivent être collectées et recyclées via des filières adaptées. Renseignez-vous, au moment de l’achat, sur les solutions proposées par la marque : reprise, points de collecte, orientation vers des partenaires.

Dimensionner la batterie à votre usage

Plus la batterie est grande, plus elle est lourde et plus elle demande de ressources à fabriquer. Il est donc logique de choisir une capacité alignée avec votre usage, plutôt que de viser “le maximum possible”.

Si vous parcourez moins de 10 km par jour, une autonomie modérée suffit largement. Un modèle capable de dépasser deux ou trois fois cette distance en conditions réelles est déjà très confortable.
 Ce n’est que si vous faites régulièrement des trajets plus longs, sans possibilité de recharger dans la journée, que des capacités supérieures se justifient.

Le reconditionné : une alternative à considérer

Si vous souhaitez réduire à la fois votre budget et l’impact environnemental de votre achat, le reconditionné est une piste intéressante. Une trottinette reconditionnée est un appareil ayant déjà servi, inspecté, réparé si nécessaire, puis remis sur le marché avec une nouvelle garantie.

Lorsque ce reconditionnement est réalisé par la marque elle-même ou un partenaire sérieux, vous bénéficiez d’un produit fiable, contrôlé, qui évite la fabrication d’un appareil neuf. C’est un moyen concret de prolonger la durée de vie des trottinettes déjà en circulation, tout en profitant d’un tarif plus accessible.

5. Prix : raisonner en coût global, pas seulement en étiquette

Reste la question du budget. Là encore, il est utile de regarder au-delà du seul prix affiché.

Gammes de prix et compromis

Les trottinettes d’entrée de gamme, à prix serré, répondent souvent à des besoins simples : petits trajets, usage occasionnel, terrain assez facile. Elles sont suffisantes pour remplacer quelques trajets à pied ou en transport, sans ambition d’en faire votre principal moyen de déplacement.

Les modèles de milieu de gamme sont généralement ceux qui offrent le meilleur compromis pour une utilisation quotidienne : autonomie suffisante pour les allers-retours, moteur à l’aise jusqu’à 25 km/h, freinage sérieux, roues suffisamment grandes pour encaisser les irrégularités de la route, éclairage correcte. C’est souvent dans cette tranche de prix que vous trouverez la trottinette la plus cohérente pour un usage urbain de tous les jours.

Les modèles plus haut de gamme montent en puissance, en autonomie et en confort, avec parfois des motorisations plus sportives, des doubles suspensions, des freins plus évolués. Ils se destinent aux utilisateurs intensifs, aux gabarits lourds ou à ceux qui roulent sur des terrains plus exigeants, voire en tout-terrain.

Ce que vous devez intégrer dans votre budget

Au-delà de l’achat de la trottinette, n’oubliez pas d’ajouter quelques postes indispensables :

  • Un casque de qualité, adapté à votre taille ;
  • Un antivol solide, conçu pour les deux-roues et capable de sécuriser la trottinette lors des stationnements ;
  • Une éventuelle assurance, selon vos besoins et votre contexte ;
  • Un peu d’entretien chaque année : changement de pneus, de plaquettes de frein, vérifications de sécurité.

La recharge, en termes de coût d’électricité, reste très faible par rapport à un véhicule thermique. En revanche, la manière de recharger influe sur la durée de vie de la batterie : l’idée est d’éviter les extrêmes (laisser la batterie complètement vide longtemps ou systématiquement à 100 % pendant des jours).

Si vous comparez ce coût global au prix d’une voiture pour des petits trajets périurbains, la trottinette reste très avantageuse. Face aux transports en commun, tout dépend de votre ville, des abonnements et de votre organisation quotidienne.

6. Comment faire le bon choix entre plusieurs modèles ?

Au terme de vos recherches, vous aurez sans doute identifié deux ou trois modèles qui cochent tous vos critères. Pour trancher, il est utile de revenir à quelques questions clés très concrètes :

  • Le modèle choisi correspond-il vraiment à ma distance quotidienne ?
  • Est-ce que je me sens en confiance avec son freinage et sa stabilité pour les routes que j’emprunte ?
  • Vais-je accepter de la porter et la plier aussi souvent que nécessaire, avec son poids réel ?
  • La marque me donne-t-elle des garanties sérieuses en termes de SAV, pièces détachées, réparabilité ?
  • Est-ce que l’autonomie et la batterie sont adaptées, sans excès qui pèse sur le prix et sur l’environnement ?

Si vous hésitez entre un modèle plus puissant mais plus lourd, et un modèle plus léger mais un peu moins performant, demandez-vous dans quelle situation vous serez le plus souvent. Si 90 % de vos trajets se font en ville sur terrain plat, la légèreté et la maniabilité feront la différence. Si vous devez régulièrement gravir des côtes ou parcourir de longues distances, la puissance et le confort prendront le dessus.

 

Ce que vous devez retenir

Choisir une trottinette électrique, ce n’est pas trouver « la meilleure trottinette électrique du marché » en théorie, mais la plus adaptée à votre vie.

En partant de votre usage, en regardant les bons critères techniques, en mettant la sécurité au centre, en intégrant l’impact écologique et en raisonnant en coût global, vous transformez la trottinette en véritable solution de mobilité, fiable, confortable et durable.